Rêver du primaire

Tous les enseignants ont un « peak » de rêves liés à l’école. Généralement à la fin août. Moi, c’était cette nuit, 14 juin.
J’ai rêvé que j’avais changé ma tâche d’enseignante au secondaire pour une année. Je devenais une enseignante de première année.

Au départ, j’étais toute pimpante de croiser mes nouveaux petits cocos. Quand je me suis mise à écrire mon adresse courriel au tableau pour qu’ils me contactent s’ils avaient des questions… … … … … … HORREUR! Ils ne savent pas lire !!! HORREUR-BIS ! Je suis responsable de leur montrer à lire !!! Quelle mauvaise nouvelle pour les parents de ces petits poulets ! Je ne sais fuck-all comment enseigner la lecture ! (La dernière phrase en est un exemple parfait). Ils me regardaient tous silencieux et une petite fille avait le nez qui coulait. Au ralenti j’ai vu la scène. Elle sortait sa langue pour aller cueillir le nectar nasal… ewwww… Je devais intervenir. Mais j’étais pétrifiée. Un autre se mettait à pleurer. Ils n’avaient AUCUNE confiance en moi. Je ne leur inspirait aucunement la sécurité. C’est à ce moment précis que, dans mon rêve, entraient dans ma classe, mes élèves actuels. Douze-treize ans. Autonome (autant que possible pour cet âge). J’étais tellement soulagée. Ok, ils n’écrivent pas toujours leurs devoirs dans leur agenda mais au moins je peux leur dire « je l’avais écrit au tableau, tu sais lire! »

Je me suis éveillée avec une incroyable admiration pour les enseignants du préscolaire-primaire. Je dois l’avouer, je ne connais pas réellement votre travail malgré le fait que je sois aussi enseignante. La semaine dernière, j’ai géré 4 garçons de 6 ans pour une fête d’enfant. J’en avais ma claque après 1 heure. Je n’ose pas imaginer toute une journée, 20 enfants, 5 jours par semaine… … … ! Et ce n’est pas juste de les amuser, ils apprennent ! Je vous admire tellement. Pour plusieurs points et surtout pour gérer ces petits êtres au quotidien et pour les gérer en troupeau ! Vous leur montrez à lire, compter, raconter, s’exprclasseimer. Vous leur montrez à vivre en groupe, à vivre avec le succès, avec les échecs. Vous leur enseignez plein de nouvelles informations qui entrent dans leur tête et qui animent nos souper (mon entomologiste sur deux pattes anime nos soupers avec ses dissertations sur le hanneton et les libellules!) Notre rôle de parent est important, mais votre rôle est fascinant. Nous vous remettons entre les mains l’éducation de nos enfants, l’éducation de ce qui nous tient le plus à cœur. High five ! Vous êtes des héros.

J’enseigne au secondaire, certes j’ai aussi de belles responsabilités mais on s’entend que je leur parle des atomes, de la reproduction des plantes, des planètes et des chaînes de montage. Je n’ai pas la prétention de leur montrer à lire et à compter. Ce qu’ils feront tous les jours par la suite. En ce moment, vous lisez ce texte, vous êtes en train d’utiliser cette habileté qu’une Colette ou Yvette de première année vous a enseigné ! Y’a pas grand monde qui a utilisé ses connaissances sur le reproduction des plantes aujourd’hui hein?! Je ne veux pas dire que ce que j’enseigne est insignifiant. Je considère que j’enseigne de la culture générale et je cherche à ouvrir leurs esprits sur le monde des sciences. Mon but a toujours été de leur faire aimer les sciences et peut-être d’en orienter quelques-uns vers ce domaine. Je le fais avec autant de passion que vous le faites aussi.

Vous et moi on cherche à leur enseigner avec passion. Avec passion pour la connaissance. En ne comptant pas nos heures, à pensant à eux, même le soir et le weekend. On agit toujours pour que ces enfants, petits et grands aient le meilleur. Dans toute cette grande machine nous sommes ceux qui essayons réellement de garder l’élève au centre de nos préoccupations.

Parfois, il faut faire des rêves étranges pour se mettre en contexte. Il y a sûrement un enseignant du primaire qui a eu des sueurs froides en rêvant qu’il se trouvait devant un classe d’adolescents. Nous avons tous notre place et ensemble nous formons une puissante machine. Un machine nécessaire et précieuse.

Lors de la dernière journée de classe (un lundi à 10h27… vous êtes quand même bizarres vous des fois hein!?) je voudrais tous vous faire un câlin à la sortie des classes  mais ça serait bizarre, j’en conviens. Je m’en tiendrai aux indémodables classiques:
Bonnes vacances mes collègues du primaire.
Amusez-vous, relaxez, fêtez !
Faites du bouturage et marcottage en masse ! (Méthodes de reproduction asexuée des plantes…)

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